
Une mini-série (BBC) de John Alexander, avec Philip Glenister, Tamsin Greig, Richard Goulding, Tom Wilkinson, Alice Eve, Ella Purnell, en 6 épisodes d’environ 45’ (2020). Elle est basée sur le roman du même nom de Julian Fellowes (le scénariste de Downton Abbey !). Nous sommes à la veille de la bataille de Waterloo lors d’un grand bal (d’ailleurs historique) tenu le 15 juin 1815. De façon étrange, un fournisseur de l’armée anglaise, simple mais riche roturier, se voit invité avec sa femme. Leur fille est en effet amoureuse d’un jeune officier de grande famille. Nous allons les retrouver vingt-six ans plus tard avec la question : que s’est-il passé exactement ce soir-là entre les deux amoureux ? Il s’agit d’un drame anglais, que n’aurait pas renié Jane Austen, et qui a l’avantage de pouvoir être vu avec votre nièce de quinze ans, ce qui n’est pas fréquent dans le monde des séries, reconnaissons le. Selon la patte de Julian Fellowes, les dilemmes de la haute société sont entremêlés avec les choix de la domesticité. Nous sommes à la naissance de l’extraordinaire croissance économique anglaise, basée sur des industries (mines et textiles) où les ouvriers et ouvrières travaillent très dur (euphémisme) et nous quittons parfois le quartier chic londonien de Belgravia pour les filatures de Manchester. Les acteurs sont remarquables, de grands habitués du cinéma et de la télévision anglaise (comme Alice Eve ou Tom Wilkinson) et le scénario nous régale avec les dialogues ciselés de Julian Fellowes. L’ensemble est d’une très grande moralité, un éloge de la vertu authentique. Au fond, la série illustre la maxime de Jésus : « L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon ; et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais » (Lc 6, 45). C’est une série courte, familiale, très bien faite et délicieusement romantique. Et en plus, elle fait du bien.