
[El loco de Dios en el fin del mundo] Javier Cercas est l’un des plus grands écrivains espagnols contemporains. Il se dit – et est effectivement! – athée et même anticlérical depuis l’âge de quatorze ans (après avoir lu Unamuno) bien qu’élevé dans une famille très catholique. Le couple de ses parents a vécu un amour profond inconditionnel pendant plus d’un demi-siècle mais son père est mort. Et sa mère espère le revoir ‘au ciel’. Et voilà qu’un coup de fil imprévu venu du Vatican lui propose d’écrire un livre en accompagnant le pape François en Mongolie. Carte blanche lui dit-on. Il hésite à condition d’avoir cinq minutes avec le pape pour lui demander ce qu’il croit à propos de la résurrection de la chair et de la vie éternelle. Cela devrait pouvoir être possible, lui dit-on. Et le voilà qui découvre le Vatican, parle avec Paolo Ruffini, le laïc ministre de la communication du pape, le père Spadaro (sur raison et foi), avec le cardinal Tolentino (sur la foi comme intuition poétique) et bien d’autres. Ce livre inclassable, partie autobiographie, partie portrait du pape, partie documentaire sur le Vatican, partie thriller (arrivera-t-il à poser sa question et que dira le pape?), est follement bien écrit, profondément authentique et sonne juste. On sourit, on interagit en permanence avec le propos: une totale réussite (à mes yeux!).