Dans une gare soviétique, un homme attend un train en retard de plusieurs heures. Dans la gare les voyageurs attendent se protégeant du froid comme ils peuvent. Cherchant un refuge, il entend des notes de piano. Il va rencontrer un homme qui va lui raconter peu à peu son histoire. Il devait donner son premier concert à Moscou en mai 1941 mais les purges ne sont pas finies… Et une épopée improbable commença. Avec une superbe écriture, une forme de noblesse aussi, Makine rend hommage à l’esprit de ceux que nulle punition n’aura pu dompter. J’ai été frappé par la grande proximité de sentiments avec les romans de Akira Mizubayashi. Tous deux remontent souvent à la guerre, tous deux sont d’une haute tenue morale et évoquent des personnages de haute tenue; tous deux cisèlent leur livre dans un français parfait, ni suranné ni prétentieux mais incroyablement élégant néanmoins. Un hommage à l’humanité.