
Une série (Canal+) de Clémence Dargent et Martin Douaire, avec Melvil Poupaud, Michel Vuillermoz, Géraldine Pailhas, Quentin Dolmaire, Daphné Patakia, en 12 épisodes d’environ 28′ (2021). Suit une deuxième saison. Nous sommes dans les années 70, au début des exploits spatiaux des Français (et Ariane est à l’horizon). C’est aussi l’époque où les OVNI fascinent et attirent toute sorte de personnages plus ou moins farfelus (et où va naître la secte raëlienne évoquée dans la série). Le GEPAN (Groupe d’études des phénomènes aérospatiaux non identifiés) a vraiment existé entre 1977 et 1988, sous la supervision (lointaine) du CNES. Nous avons donc un scientifique de haut niveau qui suite à l’accident d’une fusée est placardisé au GEPAN où il se retrouve avec trois collaborateurs excentriques. Lui-même vient de divorcer et a du mal avec ses enfants. Ils doivent enquêter sur les témoignages souvent transmis par la gendarmerie des gens disant avoir vu des OVNI. Dans une affaire une mystérieuse figure de l’armée semble leur mettre des bâtons dans les roues. Que cachent ils? Le tout est loufoque, original, et fait avec un sens certain de la dérision. Cela part dans tous les sens et on touche à une forme d’humour absurde où les bizarreries sont assumées. J’avoue que j’ai du mal avec cette forme d’humour français qui, personnellement (malheureusement), ne me fait pas beaucoup rire. Mais j’ai bien aimé qu’il y ait de la tendresse pour les personnages qui, tous, sont, dans leur genre, attachants (à l’exception du veule et vil directeur du CNES). Il y a du burlesque à la Mr Hulot, une forme d’esprit ‘Au service de la France’, une vraie poésie qui font de la série un ovni dans le paysage des séries. Le refus du glauque, du mépris et le choix de la tendresse (l’amour entre le héros et son ex-femme est touchant) est à louer. Bref, on accrochera ou pas mais on sera dans un univers très spécial, non cynique et original…