- Comment ce film parle de l’Eglise ?
- Ce film dit-il quelque chose sur l’amour conjugal selon l’évangile ? Comment vois-je le personnage de Franziska ?
- Ai-je déjà réfléchi au martyr ? Pour quoi serai-je prêt à donner ma vie, quelle que soit ma situation de famille ?
Un film de Terence Malick avec August Diehl et Valerie Pachner. Malick nous présente les derniers années et mois de Franz Jägerstätter et de sa femme Fani. C’est comme toujours avec Malick superbement filmé notamment les paysages majestueux des alpes autrichiennes. Mais, même s’il ne fait pas porter son attention là-dessus, selon là encore son habitude, il n’oublie pas complètement les rites, les gestes et les prières: nous entendons les psaumes et le Notre Père. Comme dans « A Man for all Seasons » de Robert Bolt, il choisit de mettre en lumière la liberté et la conscience d’un homme. Seul. Seul? Non, pas vraiment, car sa femme, à qui il devait initialement son chemin de foi, l’a soutenu de tout son amour. C’est donc aussi un ode puissant à un amour conjugal transcendé par la foi et grandi par elle. C’est sans doute un peu long mais tellement fort… C’est un film qui nous tire vers le haut, nous porte à prier et à désirer être un chrétien plus cohérent… A ne surtout pas manquer.
Quelques lignes supplémentaires:
J’aime Jésus mais pas l’Eglise !
Quand on découvre ce que l’on découvre des péchés de l’Eglise, cela ne fait pas vraiment envie. C’est le moins qu’on puisse dire ! Et, en plus, la chose n’est pas vraiment nouvelle. Il suffit de songer aux siècles passés et à tant de nombreuses compromissions et scandales. Mais Jésus, lui, n’a commis ni abus ni violence. Il est mort persécuté et abandonné. N’est-ce pas tentant de se dire : je garde Jésus mais je refuse l’Eglise ? Ce fut un slogan populaire au milieu du siècle dernier et il a repris du service avec la crise des abus.
Que répondre ? Tout d’abord il faut admettre que Jésus a bien créé un mouvement, une école, un groupe organisé. Certes il n’a pas voulu fonder une ‘religion’ ou une ‘Eglise’ au sens moderne du terme. Mais bien une communauté structurée. Le signe le plus parlant est le choix du groupe des Douze avec un rôle spécial attribué à Simon-Pierre. Dans les Ecritures, lorsqu’on parle d’Aaron, on pense à ses successeurs aussi. Mais, plus simplement, la foi ne se vit pas tout seul : elle implique et suppose une communauté : c’est là que j’apprends le catéchisme et peut recevoir le baptême. C’est par elle, même si parfois malgré elle, que se fait la transmission.
Pendant la seconde guerre mondiale, l’Autriche est unie à l’Allemagne, dans un processus bien vu par de très nombreux Autrichiens, et par l’Eglise locale. Mais dans un petit village, un paysan, Franz Jägerstätter, refuse de se compromettre avec le nouveau régime, ce qui l’isole de tous, prêtre et évêque compris. Peu à peu la machine répressive nazie s’abat sur lui. Mais il est marié et père de trois petites filles. Que doit-il faire ? Nous découvrons l’homme seul mais le film nous montre aussi que cet homme a appris les prières, le nôtre Père et les psaumes, qu’il s’est nourri des sacrements pendant des années. Il n’avait pas une vie très édifiante mais, peu à peu, l’Eglise lui a permis de devenir quelqu’un pour qui Jésus était vraiment vivant, vraiment le bien suprême et sa conscience était devenue de plus en plus évangélique. Et si l’Eglise était vraiment ce lieu, ces personnes, qui me permettent de rencontrer Jésus ? Porté par les magnifiques images de Terrence Malick et des interprètes d’autant plus émouvants qu’ils ne sont pas connus, ce film laisse une trace durable.