Un film de Greta Gerwig avec Margot Robbie et Ryan Gosling. Dans le monde de poupées de Barbie land, Barbie commence à avoir des pensées humaines, et précisément métaphysiques, par rapport à la mort et cela l’amène à vouloir se rendre dans le ‘vrai monde’. Suivie de Ken, elle y parvient et ils découvrent tous deux que le ‘monde des humains’ n’est pas parfait et notamment la condition féminine. Dialogues et réalisation sont originaux et plutôt malins. Margot Robbie est parfaite dans le rôle (avec une blague bienvenue que, si jamais une actrice avait le look pour être Barbie, c’était bien elle) et porte le film. Celui-ci comporte l’un ou l’autre bon numéro de comédie musicale, notamment celui des Ken en noir. Le propos est clairement féministe mais sans excès. La tirade centrale sonne juste. Les femmes vivent souvent cette contrainte permanente de combiner séduction physique sur des critères écrasants et injonction à être aussi des femmes de tête et de carrière. Mais les hommes ne sont pas oubliés et si leur comportement (je ne dis pas nature!), souvent immature et vain, est bien décrit, ils sont invités à voir dans le nouveau rapport des femmes à la vie sociale une chance pour eux aussi, où ils pourraient être moins dans la performance et davantage dans leur singularité fragile. Deux choses m’ont plu – et ne surprennent pas venant de Greta – c’est la dimension explicitement métaphysique du propos en deux moments clefs (le sens des choses) et la touche délicate sur la maternité (la dernière phrase me va très bien et un esprit malicieux pourrait y voir un rappel de la place de ‘l’église au milieu du village’ sur la question trans…. Mais, bien sûr, Greta dira que c’est ma lecture et seulement une des possibles 😉 ) !
Bref, un bon film mais j’ai un peu senti la longueur parfois et il n’est pas au niveau cinématographique de Oppenheimer… Mais il touche à une question clef de la civilisation occidentale et il le fait plutôt finement…