Une mini-série (France Tv- Canal+) de Jean-Xavier de Lestrade, avec Benjamin Lavernhe, Alix Poisson, Antoine Reinartz, Félix Moati, Megan Northam, Foëd Amara, Anne Steffens, Thomas Goldberg, en huit épisodes d’environ 50′ (2025). Le 13 novembre 2015, le Bataclan. Aucun de ceux qui étaient à Paris, que dis-je en France, n’oubliera ce jour. 11 personnes furent retenues otage dans un couloir au Bataclan pendant 2H19′. C’est long, très long quand on entend le râle des mourants et qu’on pense soi-même mourir à tout moment. Même si on s’en sort indemne, on ne l’est pas. On est marqués, traumatisés, chacun de façon unique. Certains de ces otages, sept, se sont revus pour partager l’indicible, l’innommable, se tenir les coudes. Jean-Xavier de Lestrade a eu l’idée de les écouter et d’en faire une mini-série, qui est presque un documentaire (si ce n’est que ce sont des acteurs qui jouent les otages): c’est incroyablement prenant et humain. On voit ces hommes et ces femmes qui ne veulent plus être des « survivants » mais bien des vivants faire l’épreuve douloureuse de la difficulté à communiquer ce qu’ils ont vécu, à mettre des mots, à être entendus. Ils ont l’impression d’être dans une autre planète. La scène où Marie retourne à son bureau après l’attentat est remarquable sur ce point. Comment faire partager ce qui est d’une violence inouïe? Au long des jours, des semaines, des mois, des années, nous les retrouvons retrouver le goût de vivre, peu à peu, non sans mal. Témoignage de la force de la parole, de la vie, de la ‘solidarité des ébranlés’ (Patocka) qui est la leur… Un immense merci aux scénaristes et aux acteurs. Nous n’oublions pas ce qui s’est passé ce jour-là à Paris. Nous sommes reconnaissants aux forces de l’ordre de les avoir sauvé et aux soignants, qui -sur le moment et longtemps après – ont aidé ces victimes à se reconstruire et un immense merci à ces survivants de nous partager ce qu’ils ont vécu et de nous dire qu’ils sont tout simplement vivants – comme le dit sobrement et magnifiquement le titre – et que ni la mort ni la peur n’auront le dernier mot.
« We’ve come too far
To give up who we are
So let’s raise the bar
And our cups to the stars »