Toby Fleishman, un hépatologue juif new-yorkais, est en train de divorcer de Rachel, une femme carriériste ultra-speedée (dans la com) et cherche à retomber sur ses pieds. Il doit jongler entre ses deux enfants, son job à l’hôpital et son application de rencontre où il cherche à sauvegarder son égo bien atteint. Pour un premier roman, c’est joliment bien structuré et tenu. L’écriture est incisive, efficace, parfois drôle, toujours d’une grande justesse psychologique. C’est parfois un poil trop smart et la narratrice « périphérique » n’est pas forcément une bonne idée. La fin survient peut-être aussi un peu après la fin (souhaitable narrativement et non humainement s’entend !). Mais, comme radiographie d’un mariage (américain?) standard avec les questions de l’argent, du statut social, de la routine, du harcèlement quotidien plus ou moins insidieux. Bien que tenant à certains signes extérieurs d’appartenance – bat mitsvah pour sa fille aînée et fréquentation du Y – Toby n’a aucune pratique spirituelle et le vide de sa relation avec Rachel est assez limpide. Au fond, on se demande in fine comment des couples de la classe moyenne américaine peuvent rester mariés tant les facteurs culturels poussant à la séparation après 15 ans sont puissants… Implacable.