Une série (Antena3-Canal+) de Ramón Campos et Gema R. Neira, avec Adriana Ozores (remarquable), Amaia Salamanca, Yon González, Pedro Alonso, Concha Velasco, Eloy Azorín, Marta Larralde, en 9 épisodes d’environ 60/70′ (2011). Suivent deux saisons. Nous voilà dans un très grand hôtel espagnol sur la côte nord, en 1905. Un jeune homme de milieu modeste débarque sous un faux nom pour découvrir ce qui est arrivé à sa soeur qui y travaillait comme servante et ne donne plus de nouvelles depuis plusieurs semaines. L’hotel est géré par une veuve qui a deux filles et un fils: le fils est un bon à rien, une fille est amriée à un marquis sans consistance tandis que la dernière revient et s’apprête à épouser l’actuel directeur de l’hôtel, un homme compétent et dur. Julio parviendra-t-il à trouver ce qui est arrivé à sa soeur? Alicia, la sœur destinée à gérer, y arrivera-t-elle? C’est un mélodrame historique et totalement assumé: un petit ton Julian Fellowes pour ce qui est de jouer le contraste entre la mentalité du monde d’en haut, celle des maîtres et notables, et celle d’en bas, le monde des domestiques (upstairs/downstairs) mais l’humour en moins. Certes, les péripéties sont prévisibles et on les voit venir (mais il y a quelques twists néanmoins qui prennent de court quand on croyait avoir compris) mais l’ensemble est divertissant et peut être vu par toute la famille à partir de quinze ans (en y repensant, à une ou deux scènes près). Il y a dans le scénario quelques invraisemblances énormes et il faut accepter de se laisser mener: j’ai trouvé très drôle que le scénario soit basé sur le fait que tout le monde observe tout le monde dans l’hôtel et que beaucoup d’événements sont liés au fait que des conversations sont surprises par des tiers ou écoutées subrepticement; cependant, quand il s’agit d’Alicia et Julio, personne ne voit rien! La dimension de la condition des femmes à l’époque est bien rendu tout comme le fossé entre les classes. Cependant, comme souvent, et pas seulement en Espagne, les scénaristes d’aujourd’hui peinent à considérer (ou refusent d’intégrer) la dimension fortement religieuse des sociétés européennes du passé (comment les interjections religieuses, prières, fêtes, etc., rythmaient les pensées et les vies). Or, ici, le cadre est très sécularisé (y compris quand le scénario appellerait une observation d’ordre religieux). Mais l’observation vaudrait pour presque toutes les séries situées au 19ème ou dans la première moitié du 20ème siècle…