Un film de Petr Vaclav avec Vojtěch Dyk, Barbara Ronchi, Elena Radonicich, Lana Vlady (2022). Il s’agit d’un biopic, celle du compositeur tchèque (donc souvent considéré comme ‘autrichien’ ou ‘allemand’ par les Italiens du temps (et au-delà)) Josef Mysliveček (1737–1781). Il composa de la musique à l’italienne et eut une influence sur le jeune Mozart qu’il connu personnellement. Nous le suivons pendant la deuxième partie de sa vie, de ses débuts, fauché et seul, à Venise en 1763 jusqu’à sa fin, toujours fauché et isolé, à Rome en 1781 (je ne trahis aucun secret puisque la scène d’ouverture est sa mort, méthode classique mais qui ne s’imposait pas vraiment ici selon moi car elle tue le suspense possible sur des enjeux humains affectifs de sa vie antérieure). Le film fait une grande part à sa musique, indéniablement mélodieuse, et bénéficie d’un très bon casting (mention spéciale aux femmes, notamment Lana Vlady remarquable de classe), le tout dans un italien enchanteur et élégant. Mes réserves sont de deux ordres: tout d’abord, un rythme trop uniforme, plat, avec des temps morts un peu inutiles (un peu ‘regardez comme je fais un film classieux à la Amadeus’) et une certaine complaisance (scénaristique et graphique) envers la dépravation morale des élites italiennes de l’époque… Pour ceux qui aiment les films en costume, la musique classique et le San Carlo de Naples.