
Une série (Paramount) de Taylor Sheridan et Christian Wallace, avec Billy Bob Thornton (immense), Ali Larter, Jacob Lofland, Michelle Randolph, Paulina Chávez, Kayla Wallace, Jon Hamm et Demi Moore (je ne l’ai pas reconnue je dois dire), en dix épisodes d’environ 55′ (2025). Nous voilà dans l’ouest du Texas, les grandes plaines du Permian Basin, l’un des plus grands réservoirs de pétrole au monde (et ce depuis plus de cent ans) dont la ‘capitale’ est la ville de Midland. Là nous faisons connaissance avec Tommy Norris, le General manager d’une ‘petite’ boite pétrolière dont il est l’âme. Divorcé, père de deux enfants, il travaille dur pour régler les problèmes (il ressemble de ce fait au Harry de Mobland) comme un ‘fixer’. Il doit naviguer entre les cartels mexicains qui utilisent ses routes pour leurs avions, les accidents du travail et une ex-femme qui est, comment dire?, disons pesante. L’ensemble révèle la patte Sheridan dans les dialogues et l’atmosphère globale. nous avons affaire à l’humanité avec ses bons et mauvais côtés. Ce n’est ni cynique ni désespéré, juste lucide. Il y a l’un ou l’autre méchant mais le personnage de Cooper, le fils, est très attachant (et certains moments de sa romance d’une quasi sublime délicatesse) et Rebecca, l’avocate brillante, sauve un peu les femmes que les personnages de sa femme et de sa fille pourraient faire apparaître comme caricaturées (disons qu’elles sont la caricature d’une certain style d’américaines: vaines, voire vénales, obsédées par leur corps et avec un petit pois dans la tête). C’est de cette classe ouvrière américaine – où cohabitent mexicains et anglos dans un respect du travail, qui paie d’autant plus qu’il est risqué – et de ses valeurs que Sheridan veut nous parler. Je n’ai pas trouvé que c’était politique au sens péjoratif du terme mais bien très humain, très enraciné. Il y a un très beau dialogue dans l’épisode 9 où un vieux homme vient parler au producteur de pétrole à l’hôpital pour lui dire en substance que l’important avant la mort, ce qui fera sa gloire et sa joie, c’est d’avoir passé du temps avec ses enfants, pas les entreprises qu’il aura crées (« now, I’m not saying I’ve done anything right, but I made my mind up a long time ago, I was gonna work with my kids. And they’re involved in everything. They’re involved in my leasing, oil and gas, real estate. And so when I got the Cowboys, I got it so that we could all work together.
I thought I was doing it for them. But the one that got the most out of it was me.
I just know it’s not gonna be this time, but you’re going to be sitting here sometime in the future, laying here sometime in the future, and this room’s gonna be full of your business associates and the people you’ve worked with all your life. And more than likely, your children and family are gonna be there because they’re your children and your family.
But you could have ’em there because they’re the people you spent your life with, you worked with, you fell down with, you got up with. Not just Thanksgiving, Christmas. That’s who you want to be with.
So when that time comes like this, it’s a celebration of your life, and you’re not wishing you’d spent a little more time seeing a few more suns come up. That’s the trick, that’s the trick. ‘Cause that’s gonna be your glory. »)… Deux trois scènes sont rudes mais l’ensemble est cohérent et porté par un vraiment remarquable Billy Bob Thornton…