
Un film de Grégory Magne avec Valérie Donzelli, Frédéric Pierrot (l’acteur de En Thérapie), Mathieu Spinosi, Emma Ravier, Daniel Garlitsky, Marie Vialle. La fille d’un magnat de l’industrie, passionné de musique et décédé, décide de réaliser le vieux rêve de son père: acquérir le dernier stradivarius qui manque (aux trois instruments déjà acquis) pour constituer un quatuor qui jouera une oeuvre inédite d’un compositeur contemporain que son père aimait. Elle choisit de compléter les noms, des stars, que son père avait choisis, par un choix personnel: une jeune autodidacte. Ce concert, enregistré et filmé dans une petite église de campagne à l’excellente acoustique (et avec un curé les pieds sur terre 😉 ), sera comme un ultime hommage à son père. Le sept jours de répétition, comme les six jours de la création avant le jour J, ne vont pas manquer de drame tant les musiciens, dont deux d’entre eux se sont brouillés voici longtemps, ne sont pas en harmonie. Mais peu à peu l’alchimie, humaine avant que d’être musicale, fonctionne. On rit souvent mais le scénario est fin; il suggère plus qu’il n’assène. Il nous parle d’écoute, d’attention et de pardon, et même de fraternité, sans jamais être pesant. Il nous parle d’humanité en nous parlant de musique et sans doute vice-versa. Plusieurs petites phrases ‘sonnent’ justes: « Quatre bons musiciens ne font pas un bon quatuor, sinon cela se saurait »; je me suis mis à la musique car « le silence peut parfois être pesant », dit l’un des personnages. Bref, il s’agit d’être « attentifs les uns aux autres ». Un film d’une belle humanité, original et fin, et avec une musique contemporaine ayant le sens de la mélodie. J’ai vraiment beaucoup aimé (bien qu’étant fort peu musicien!).