
Un film de Lilja Ingolfsdottir avec Helga Guren, Oddgeir Thune. Nous sommes en Scandinavie, semble t-il à Oslo. Maria, une femme divorcée approchant de la quarantaine, vit avec ses deux enfants et se dit qu’il lui sera presque impossible de retrouver un partenaire mais le ‘miracle’ advient: un coup de foudre pour un musicien charmeur et facile à vivre. Après quelques mois passionnés, peu habités par la parole cependant, ils vivent ensemble. Nous les retrouvons sept ans plus tard avec deux petits enfants en plus. Ayant plus ou moins renoncé à son travail créatif, Maria est épuisée par les soins du foyer et un jour la colère éclate contre Sigmund. Le film suit le parcours de Maria et le titre révèle peu à peu ses dimensions, notamment lors d’une scène réaliste et terrible avec sa propre mère. Elle réalise à quel point elle a souffert d’une piètre estime de soi et combien cela a pesé sur sa vie affective. Elle était incapable d’aimer car incapable de recevoir car, se croyant au fond mauvaise et indigne d’amour. C’est un portrait de femme touchant et fin, superbement interprété par Helga Guren. Maria est avant tout une femme épuisée qui a cru au conte de fées moderne mais n’a jamais vraiment réfléchi à ce qui peut fonder un couple et une vie de couple. Le film n’est pas manichéen du tout et laisse entrevoir vers la fin différents scénarios possibles: la rupture n’est pas toujours inéluctable… Mais il est indéniable qu’il faut s’aimer soi-même un minimum (et de façon juste) pour pouvoir aimer en vérité en se laissant aimer. Un film réaliste et humain (avec une absence totale de réflexion spirituelle ou de foi bien en harmonie avec la société scandinave ordinaire).