Par le biais d’un dictionnaire alphabétique, l’auteur nous présente une séries d’aphorismes, ou de courts développements, inspirés par différents artistes (écrivains, peintres, musiciens) ou simplement thématiques (don, Christ, joie, etc.). On trouve à l’occasion l’une ou l’autre fulgurance ( comme cette entrée de ‘résurrection’ qui aurait réjoui ma mère: ‘Le péché, s’il en est un seul, c’est de ne pas comprendre la grâce de la résurrection », p. 130 ), mais le propos me paraît moins inspiré que son premier livre du même style, Mystica, et l’ouvrage me semble parfois excessivement ‘élitiste’, manière de dire que mon manque de culture et mon peu de sensibilité, pour la musique ou le théâtre par exemple, me rendent nombre de développements abscons (Artaud, Balthus, Deller, Ferrier, Guerne, Leonhardt et tant d’autres!). Nous croisons ainsi nombre d’hommes de culture ayant croisé la famille de l’auteur, ou l’auteur lui-même, depuis quelques décennies mais tous ces noms peuvent rendre le propos plus lointain pour le lecteur qui ne les situeraient pas (comme moi le plus souvent). Certains auteurs me rejoignent, Simone Weil, Cioran ou Steiner par exemple, mais j’avoue que je tique quand je vois dans une même phrase Charles Péguy accolé à Martin Heidegger… Autant dire que les vertus qui sont celles de ce livre sont tout aussi réelles que celles de Mystica mais qu’il m’a moins parlé tant nous habitons des mondes (partiellement!) différents…