J. Franzen écrit bien: il le sait un peu trop et ses personnages semblent tous partager la même forme d’humour, ce qui est un peu curieux. Mais il sait nouer une narration, ambitieuse, complexe et captivante. Tout ne se découvre que peu à peu: les dialogues sont nerveux, justes et parfois drôles. On est à Berlin sous le communisme et on s’y croirait, dans une banlieue californienne et on y est. Il revient sur ces thèmes fondamentaux: les errements du couple en particulier (surtout lorsqu’une faiblesse psychologique transforme cette réalité en enfer): j’ai rarement lu des pages aussi cruelles mais en même temps bien observées sur l’enfermement conjugal. Il utilise les emails et les SMS et a une vision plutôt négative d’internet: une vision qui donne à réfléchir sur notre monde. Qu’est-ce qui me freine alors? Son athéisme tourmenté, son nombrilisme qui transparait dans ce que je disais au début, quelques longueurs. Mais je ne regrette pas cette lecture, pas exactement de vacances (deux ou trois phrases font vraiment éclater de rire).
LIVRE – 2016 – Éditeur : Editions de L’Olivier