Avec 12 nominations aux oscars, ce film a fait fort. Que dire de ce long métrage (oui long est le mot juste: 2h43′ !) ? Ample, ambitieux, très ambitieux. La direction de Iñarittu fait penser à celle de Malick pour ce qui est du jeu des lumières, de filmer les rivières et les montagnes : le choix de filmer en lumière naturelle donne notamment au film une extraordinaire crédibilité et le chef photo mérite l’oscar : les paysages sont superbes et magnifiquement rendus. Mais le film rappelle aussi Gladiator de Ridley Scott pour ce qui est du scénario de base, de la trame de fond, de ce jeu – que chaque spectateur évaluera différemment – entre réminiscences oniriques de l’amour conjugal et force de l’amour parental d’un côté et désir de vengeance de l’autre: désir qui dit l’intensité même de l’amour qui en est la source … Là le choix de faire parler aux personnages impliqués leur langue, le pawnee, est efficace (on passera sur le traitement banalement injuste des trappeurs français, hélas conforme à la vulgate hollywoodienne depuis ses origines). Et enfin le film peut faire penser aux frères Cohen ou à Tarantino pour la façon de filmer la violence de façon « graphic »… In fine un film qui indubitablement marque : une première heure exceptionnelle d’une justesse cinématographique parfaite, une deuxième heure (manuel de survie en milieu hostile) un peu longuette tout de même et une finale doublement convenue (dans la réalisation et dans la chute).
© Twentieth Century Fox France
FILM – 24/02/2016 – de Alejandro González Iñárritu avec Leonardo DiCaprio, Tom Hardy