Une série de Dan Fogelman avec Milo Ventimiglia, Mandy Moore, Sterling K. Brown, Chrissy Metz, Justin Hartley, Susan Kelechi Watson, en 18 épisodes d’environ 40′ (suivent six autres saisons d’où 106 ep.). Le série se centre sur la vie d’une famille : un couple aimant attend des triplés dans les années 80. Ce sont des blancs de classe moyenne (étonnamment pour ces années là sans aucune affiliation ou référence religieuse, ce qui aurait été le cas d’environ 90% des familles dans ces années-là). Mais lors du difficile accouchement, ils perdent le troisième et décident d’adopter en sus un nouveau-né noir arrivé ce jour-là à la clinique. La série alterne entre le contemporain où les trois de la fratrie ont 36 ans et le passé. Peu à peu, des éléments cachés apparaissent. Ce qui fait la grande force de cette série, outre la qualité de la réalisation, des acteurs et de la musique, ce sont les dialogues, crédibles, forts et parfois même très touchants, comme la prise de parole du docteur K lors de l’accouchement ou le monologue de Kevin sur le tableau. Une série qui nous parle de parentalité et de fraternité (notamment dans sa variante gémellaire toujours puissante), d’estime de soi et de quête identitaire, de la place des noirs aux USA tout comme de la solitude. Mais avant tout, qui nous parle d’amour (souvent maladroit mais réel) et d’humanité. Mon seul regret porte sur le choix d’écarter la dimension religieuse en dépit d’une réplique – sans appui précédent – dans l’épisode 10 (ce qui aurait pu aider, comme, par exemple, sur la question d’avoir ou pas des enfants après s’être mariés !). La première saison aurait pu s’achever à cet endroit en enlevant la dernière minute cliffhanger, d’autant plus que, autant le dire, la fin de la première saison laisse une question ouverte et relance la mise pour les enfants. Dans la deuxième partie, le scénario est un tantinet politiquement correct tout en restant fort bien écrit. Une très belle série nevertheless, notamment je dirais pour ceux qui ont de jeunes enfants ou ceux qui pensent avoir eu une famille un peu compliquée (mais, franchement, qui a eu une famille pas compliquée ? 😉).
[A bien y réfléchir, et après avoir lu le résumé des saisons suivantes, je suis sans aucun regret de ne pas les avoir vues tant elles étirent le filon des péripéties tout en ajoutant d’autres personnages. Il me semble que les dix premiers épisodes forment une belle unité et qu’aller jusqu’au 18eme c’est prendre le risque soit d’une déception en raison d’un manque de clôture narrative soit de s’embarquer dans un marathon douteux]