
Une franco-rwandaise se souvient de sa famille, évoque son retour au pays, parle de ses parents. Notamment de sa mère tant la parole est difficile entre elles. Il y a la mère qui a eu deux enfants, l’une, la narratrice d’un père blanc, l’autre Bosco, d’un père hutu mais qui rejoindra le FPR. La narratrice ironiquement appelée Blanche et le petit fils, Stokely, qui a grandi en France. C’est magnifiquement écrit, d’une superbe sensibilité et finesse. Le titre vient de la prière eucharistique « Ramène à toi, Père très aimant, tous tes enfants dispersés » car cette expression la frappait beaucoup. La construction narrative est à la fois sophistiquée, intelligente et au fond limpide. Humain, familial, poétique (avec les accents si chantants du kinyarwanda dans le fond), touchant, juste.