Un film de Emmanuel Mouret avec Camille Cottin, Vincent Macaigne, India Hair, Damien Bonnard, Sara Forestier, Grégoire Ludig, Eric Caravaca. A Lyon, trois femmes sont les meilleures amies du monde. L’une est ébranlée en découvrant qu’elle n’éprouve plus de désir pour son mari très amoureux d’elle; une autre se pense heureuse et a pris son parti de n’avoir jamais éprouvé ‘le grand amour’; la troisième est seule mais fréquente un homme marié. Très bien écrit, ce marivaudage va bien au-delà du vaudeville et touche des questions philosophiques et spirituelles profondes. Est-ce juste de rester dans une relation alors que l’on a dérivé et que le lien semble brisé? La réalité de l’amour peut-il résister à la perte du sentiment amoureux? Il y a beaucoup de justesse dans l’écriture et un refus du mélodrame facile dans ce scénario. Nous sommes dans un milieu totalement sécularisé, des profs de collège – lycée pour qui se quitter n’est pas la fin du monde mais néanmoins une décision difficile. Pour qui d’ailleurs serait-elle facile? Il contient beaucoup de répliques bien vues. « Ce n’est pas une faute de quitter quelqu’un ». Peut-être, mais dans quelles circonstances? « Mon cœur s’est refroidi »: comment tenir dans la désolation affective? Je cherche « quelque chose de plus fort, de plus vivant »; Mais ne faut-il pas aussi beaucoup de force pour réinitialiser un amour conjugal? « Je t’aime toujours mais d’une autre façon »: oui, l’amour a beaucoup de couleurs et de saisons. J’aime quand Victor dit: « Ca ne sert à rien de s’inquiéter » mais il faut aussi être proactif… Il y a un côté théâtre filmé dans ce film mais les actrices sont remarquables et l’ensemble intelligent et sensible, très humain.
Il y a une bonne critique dans Le Monde mais si je ne la suis pas en tout : https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/11/06/dans-trois-amies-le-cineaste-emmanuel-mouret-orchestre-une-ronde-amoureuse-sur-un-air-funebre_6379476_3246.html