Un film de Stéphane Brizé avec Vincent Lindon, Sandrine Kiberlain, Marie Drucker et Anthony Bajon. Un cadre dans la sous-traitance dans l’électroménager, directeur de site industriel, travaille comme un fou depuis des années. Sa boîte a été reprise par des investisseurs américains qui veulent plus de marge alors même que les conditions de travail (et donc de sécurité) sont déjà très tendues. Sa femme n’en peut plus et demande le divorce tandis que son jeune fils ne va pas bien (cet élément là est parlant mais appesantit l’ensemble de manière sans doute pas nécessaire… à moins qu’il ne crée de subtils effets d’échos avec la ‘folie’ que vit le père…) et qu’il faut s’en soucier. Avec des scènes d’une grande force dramatique, nous suivons de près la malédiction du système libéral qui transforme un cadre, bon petit soldat, en esclave qui s’épuise et passe peu à peu à côté de sa vie tout en trahissant des valeurs auxquelles pourtant il croit. La dénonciation rappelle à la fois les œuvres de Byung Chul Han et un film un peu plus ancien: Ceux qui travaillent d’Antoine Russbach (https://www.marcrastoin.fr/ceux-qui-travaillent/). C’est très bien écrit et joué, rude et implacable. Mais pas désespéré…