Graduel de Jean-Pierre Lemaire

Une profonde unité relie tous ces poèmes qui déroulent le fil d’une année, une année d’homme – avec la mort de sa mère (toute une section lui est dévolue comme un mémorial et un ultime hommage) et le vieillissement qui l’atteint – tout comme une année liturgique avec ses rendez-vous réguliers. Tout est tout simple, les paysages familiers, les lumières, les êtres, aucune affectation ou grand mot, un mélange de nostalgie non amère et de foi humble, tremblante et sûre à la fois. Le recueil s’achève par trois stances qui sont, peut-être, ce qui m’a le plus marqué (du moins à première lecture): celle de la joie cachée, celle de l’attente et celle de l’Apocalypse. Toutes sont rythmées par une ligne: « là chemine le fil de la joie cachée », « mais comme la vie est longue à venir! » et « nous voudrions suivre l’agneau où qu’il aille » qui sonne juste…

« Une épouse âgée ôte son alliance,

lit  à l’intérieur

le nom de son mari, une date gravés,

sur le métal brillant

tandis qu’à l’extérieur, l’or est patiné

par le commun des jours:

là chemine le fil d’une joie cachée »

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