Premier ouvrage du quatuor d’Alexandrie, très largement autobiographique, Justine nous présente le portrait d’une jeune femme juive d’Alexandrie mais surtout l’atmosphère très particulière de cette ville cosmopolite à la veille de la seconde guerre mondiale. Si la prose anglaise, assez difficile d’ailleurs, fut louée, le livre n’est pas selon moi sans défauts. Son désir d’adopter une approche non linéaire et de changer sans cesse de points de vue tout en citant de prétendus autres ouvrages (en réalité clairement de la même main) m’est apparu à la fois assez fastidieux et somme toute excessivement prétentieux. La thèse de fond que la ville (surtout celle chantée par le poète grec Cavafy) est déterminante sur les choix effectués par les personnages, à la fois séduisante mais in fine peu vraisemblable. Par ailleurs les propos abscons sur l’amour de couple, marqués par un scepticisme et un ton perpétuellement désabusé, finissent par lasser par leur côté répétitif et invraisemblable (pour l’anthropologie qui est la mienne). Je passe sur la vision des français véhiculée par l’ouvrage, caricaturalement anglo-saxonne, et sur celle de la religion, tout aussi caricaturale. A ne conseiller que par ceux qui voudraient découvrir ce qu’était un essai littéraire nouveau dans