Ce livre très simple, qui témoigne du grand amour de l’auteur pour sa mère, m’a beaucoup touché. Il contient quelques phrases très fortes sur l’importance de la lecture dans nos vies et plusieurs fois j’avais envie de m’écrier: « Oui ! C’est ça ! C’est exactement ça ! » j’en donne quelques exemples:
» Il nous reste à tous beaucoup plus de livres à lire qu’on n’en pourra lire et beaucoup plus de choses à faire qu’on n’en pourra faire. Pourtant, maman m’a appris que lire n’est pas le contraire de faire, mais celui de mourir. Je ne pourrais jamais plus lire les livres préférés de ma mère sans penser à elle – et je sais que lorsque je prêterai ou recommanderai l’un de ces ouvrages, quelque chose de ce qui l’aura habitée passera dans leurs pages, qu’une part de ma mère vivra en ces lecteurs, qui éprouveront peut-être l’amour qu’elle a éprouvé et qui reproduiront peut-être à leur façon ce qu’elle aura accompli dans le monde. » (16). Ou » S’est-elle vraiment reposée un jour ? C’est difficile à dire. Pour elle, un ‘jour de paresse’ était un jour passé à rattraper le retard dans son courrier électronique ou à ‘attaquer’ son bureau (c’est le mot qu’elle employait toujours pour évoquer ce monstre multiplicateur de papier qu’il fallait terrasser avant qu’il ne prenne le dessus). Seule la lecture lui permettait vraiment de s’apaiser. » (26). Ou encore: « Aussi loin que remontent mes souvenirs, presque toutes les conversations avec mes parents portaient sur des livres » (89) ou « Au moment de la rédaction de ce livre, je suis tombé sur mon exemplaire de Carol –les eaux dérobées. J’ai trouvé une lettre de la main de maman : « Nous devons tous quelque chose à tout le monde pour tout ce qui arrive dans nos vies. Et ce n’est pas comme une dette qu’on aurait envers une personne, c’est vraiment que nous devons quelque chose à tout le monde, et pour tout. Notre existence peut basculer en un instant, chaque personne qui empêche que cela se produise, si infime que soit son rôle, est aussi responsable de l’ensemble de cette vie. En donnant de l’amitié et de l’amour, on empêche les gens qui nous entourent de baisser les bras –et chaque manifestation d’amitié ou d’amour peut être celle qui changera tout » (266). Ou encore ces lignes si pleines de bon sens spirituel: « Je pense fréquemment à ce que maman m’a appris. Fais ton lit, tous les matins, peu importe que cela te plaise ou non, fais-le. Envoie tes lettres de remerciement immédiatement. Défais tes valises, même si tu ne passes qu’une seule nuit quelque part. Si tu n’as pas 10 minutes d’avance, tu es en retard. Sois bienveillant et écoute les gens, même si tu n’en as pas envie. Dis tous les jours à ton conjoint (à tes enfants, à tes petits-enfants, à tes parents) que tu l’aimes. Travail avec un sous-main sur ton bureau. Constitue-toi une petite réserve de cadeaux pour toujours avoir quelque chose à offrir… Fête toutes les occasions qui se présentent. Sois gentil. » (297) Et enfin la conclusion: « Bien qu’aujourd’hui deux ans se soient écoulés depuis sa mort, je ressens de temps en temps l’envie d’appeler maman et de lui parler – souvent à propos d’un livre que je suis en train de lire et que je sais qu’elle aurait aimé. Et même si elle n’est plus là, je lui en parle. […] Elle n’a jamais vacillé dans sa conviction que les livres étaient l’outil le plus puissant de l’arsenal mis à la disposition des hommes, et que lire toutes sortes de livres, quel qu’en soit le format […] était le meilleur moyen à la fois de se divertir et de prendre part à la conversation humaine. Maman m’a appris que nous pouvons agir sur le monde et que les livres sont vraiment importants : grâce à eux, nous savons ce que nous devons faire de nos vies et comment le dire aux autres. Maman m’a aussi enseigné, au cours de ces deux années, de ces dizaines de livres et de ces centaines d’heures passées à l’hôpital, que les livres peuvent servir à rapprocher les êtres et à maintenir la proximité, même entre une mère et un fils déjà très proches, et même après la mort de l’un d’eux.
Note : [usr=4,5]