Nous sommes dans la Madrid d’après la crise de 2008, dans un quartier où s’entrecroisent un certain nombre de familles. Dans une construction kaléidoscopique, Almudena nous décrit les effets de cette crise sur des familles de la classe moyenne comme sur les plus modestes (qui arrivent affamés à l’école). Les anciens ayant vécu la pauvreté au sortir de la guerre se souviennent qu’il fallait embrasser le morceau de pain tombé par terre en rendant grâce pour lui et ils trouvent leurs fils et petit-fils trop fragiles, trop habitués à la consommation facile. Les couples sont éprouvés mais la solidarité de quartier ainsi que les amitiés vraies fonctionnent encore. Almudena excelle dans l’écriture très réaliste de petites saynètes où les sentiments intérieurs des personnages prennent vie et son style reste efficace. Cependant la construction narrative trop morcelée et en patchwork m’a lassé et ne m’a pas convaincu.