Pourtant peu sensible à la poésie en général, j’avoue que ce recueil de Jean-Pierre Sonnet m’a enchanté. Ses courts poèmes en prose revisitent des épisodes bibliques ou sont des réminiscences des séjours de l’auteur en terre d’Israël. Quoi qu’il en soit, un souffle les traverse où quelque chose de la Résurrection passe discrètement. Mais mieux vaut laisser goûter le style en citant deux passages: «Le miracle de courir, d’un pas surélevé, allongé par la nouvelle. La tombe était ouverte et lui déjà au loin, entre partir et revenir […] A notre tour, voler et rebondir sur le gravier, la forge du cœur et des poumons attisée d’un souffle intense, immensément profond. Évangile dans les talons, le déroulé du pied, la détente des chevilles ; et la joie comme une distance à parcourir» (p. 37) ou plus loin: «Dans la course de la Marie pascale, de la pierre roulée à Jean ainsi qu’à Pierre, dans le repli du voile, des senteurs et du chant : la joie, irréversible, et ce renversement où la femme est première» (p. 39).