Je connaissais le nom de l’auteur mais n’en avais jusque là pas lu une ligne. Sorti en feuilleton en 18476-1847, cette chronique anglaise détaille la vie de deux femmes amies de pensionnat et les suit durant leur vie adulte. L’auteur excelle dans les dialogues bien troussés et les remarques faites en passant où il brocarde les mœurs de la gentry anglaise et c’est souvent drôle: il n’hésite pas non plus à intervenir en commentant sa propre écriture (du genre ‘je ne sais pas écrire les scènes de bataille et je les laisse à d’autres: on va donc rester à Bruxelles pendant la bataille de Waterloo’ !). Je le vois cependant davantage comme un moraliste que comme un ‘vrai’ romancier. Le livre contient trop de détails anecdotiques (il devait être payé à la ligne comme beaucoup de feuilletonistes du 19è) et traîne en longueur à partir du milieu: Événements importants et secondaires sont trop sur le même plan et le livre gagnerait à avoir un tiers en moins environ. Cela dit, la dimension quasi sociologique de la vie quotidienne de ce type de familles serait alors moins fouillé. Mais certains dialogues sont vraiment savoureux et l’ingéniosité de Becky est divertissante (quoique répétitive!). Un dictionnaire est utile pour des mots ayant aujourd’hui bien disparu en anglais!