Un film de Ridley Scott avec Lady Gaga, Adam Driver, Al Pacino, Jared Leto, Camille Cottin, Jeremy Irons. Que dire? Ridley s’empare du drame, quasi shakespearien mais en fait universel, de la famille Gucci voilà 30 ans: « Les pères ont mangé des raisins verts… » On n’échappe pas à sa famille et la façon dont les pères ont élevé leurs fils, ou pas, est déterminant dans la vie… Ou encore, sous un autre angle, ‘Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu !’ (Mc 10,23b). Le casting est impressionnant et joue plutôt bien, surtout Lady Gaga et Al Pacino. Les moyens, image, musique, décors, seconds rôles, tout est nickel. L’histoire est digne du livre du livre des Proverbes, de ce qu’il dit de la femme, non pas au chapitre 31 mais bien au cinquième: « Le miel coule des lèvres de la femme étrangère [à la Loi, à la piété, à la vie] ; plus que l’huile, onctueuse est sa bouche, mais elle laisse à la fin amertume d’absinthe, blessure d’une épée à deux tranchants. Vers la mort descendent ses pas, son pied touche au séjour des morts ; jamais elle n’ouvrira un chemin de vie ; ses pistes se perdent sans qu’elle en sache rien » (Pr 5,3-6). Le personnage de Maurizio est plus énigmatique, ce qui n’est pas nécessairement un tort. Bref, cette tragédie familiale est bien jouée et rendue mais j’ai deux réserves: d’abord la longueur d’où une impression d’une réalisation un peu complaisante, plate et d’autre part la façon dont des Américains caricaturent les Italiens en jouant sur leurs souvenirs du parrain et en adoptant parfois un faux accent italien pénible.