Je viens de finir « La vérité sur l’affaire Harry Quebert »: Impressionnante démonstration de maestria narrative: la construction et la progression sont vraiment remarquables et il est difficile de lâcher le livre… ce qui est une indéniable qualité! D’un autre côté, difficile d’admirer le style: particulièrement plat. C’est embêtant parce que du coup certains éléments deviennent peu crédibles. Et les rebondissements successifs se payent d’un coût certain : la vraisemblance. ATTENTION SPOILER après cette ligne!!
Il est invraisemblable que Nola n’ait pas parlé des lettres (écrites par l’autre) à Harry (or c’est un élément clef du scénario). Il est invraisemblable que personne aux deux époques n’ait pensé à vérifier le statut de la mère de Nola et de quoi elle était morte. Il est invraisemblable que Harry ait tant écrit et connu tant de succès alors même qu’il portait une telle culpabilité. Et pour dire le fond de ma pensée sur l’écrivain : il est invraisemblable pour parler de l’amour que l’on puisse écrire de telles platitudes et croire que c’est du bon… Invraisemblable qu’une Nola amoureuse vouvoie tout du long Harry (alors que tout se déroule normalement en Amérique !). On pourrait ajouter à la liste de nombreux éléments. Finalement l’auteur a glissé une description de ce qu’il est quand il parle de l’écrivain moderne : « Toi, tu es un écrivain disons… moderne. Tu plais parce que tu es jeune et dynamique… et branché. Tu es un écrivain branché. Voilà. Les gens n’attendent pas de toi que tu obtiennes le Pulitzer, ils aiment tes livres parce que c’est dans la tendance, parce que ca les divertit, et c’est très bien aussi » (p. 504 poche). Exactement! C’est très divertissant et c’est très bien aussi… mais cela ne sera jamais un grand livre.