Il s’agit de la suite de Berta Isla mais, cette fois-ci, depuis le point de vue du mari, Tomás Nevinson et quelques années après la fin du premier volume. Retiré du service de Sa Majesté, notre anti-héros s’ennuie quelque peu à Madrid mais voilà que, soudainement, son ancien patron lui demande un service – et difficile de dire non à ce genre de bonhomme – aller dans une ville moyenne (et qui restera anonyme) du pays basque démasquer une ancienne terroriste demi-irlandaise, demi espagnole, qui y a refait sa vie. Trois femmes ont été identifiées comme étant possiblement la cible mais l’enquête se révèle complexe. Certes, le point de départ est peu vraisemblable, certes il y a le sentiment que reprendre les personnages de Berta Isla n’était sans doute pas une si bonne idée, certes l’athéisme curieusement primaire de l’auteur est par endroits surprenant, certes le parallèle fait entre les six comtés d’Ulster et le pays basque peu légitime (ce qu’il reconnaît d’ailleurs en l’un ou l’autre passage) et le récit avance à un rythme toujours aussi spécial et quasi ishigurien mais… mais la prose demeure absolument superbe et l’attachement aux personnages, notamment Inès, nous pousse à ne pas lâcher l’affaire…